Zauber

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Kiefer, Pedraza, Beuys, Poutin

J’entame un article sur le peintre allemand Anselm Kiefer, sur qui j’ai déjà et souvent écrit, suite cette fois à son exposition au Grand Palais Éphémère à Paris (littéralement un Grand Palais démontable !), et à l’annonce récente de la publication d’une « évaluation critique » de son œuvre par le philosophe et critique Éric Valentin. Cette courte chronique tient lieu de promesse et préface. J’attends de lire le livre d’Éric Valentin avant de me lancer à nouveau dans des réflexions de fond sur Kiefer. Je découvre aussi que Valentin a écrit un autre livre, un peu plus ancien (et qui semble nettement plus élogieux), sur Joseph Beuys, qui fut l’un des professeurs de Kiefer (qui, lui, a pratiquement le même âge que moi…) Beuys eut un énorme impact sur mes études de Beaux Arts (trois années, dont 1968, à la Chelsea School of Art, à Londres.) Il fut l’un des « rois mages » de mon éducation artistique, avec Carlos Castaneda, Bob Dylan et aussi Gilbert and George.

Voici l’annonce du livre d’Eric Valentin aux Editions Harmattan : Anselm Kiefer / Une Évaluation Critique.

« Dans cet ouvrage, le talent de Kiefer n’est pas en cause. Il convient cependant d’évaluer ses œuvres, son interprétation du nazisme, son esthétique, ses choix religieux et de questionner sa fascination pour la mort. L’un de ses mérites est d’avoir interrogé l’histoire de la culture allemande et son implication le nazisme. L’importance de la poésie de Celan et Bachmann dans ses tableaux le conduit à relayer la mémoire de la Shoah. Toutefois, Kiefer est un postmoderne réactionnaire, hostile aux avant-gardes et à la modernité des Lumières. Il réhabilite un art religieux. Sa religiosité néo-romantique n’en fait pas un mystique. Elle est conservatrice, amorale et apolitique. Sa traduction de la kabbale juive est anthropomorphe et dénature la transcendance du Dieu caché juif. Sa conception de l’art, originale, est mystificatrice. Les aspects macabres de son œuvre font signe vers une secrète glorification de la mort. »

La critique est forte, et même très forte. Je suis allé voir l’exposition de Kiefer en compagnie de Linda Wise, lors de l’un des rares interludes que lui permettait son traitement en chimiothérapie. La confrontation avec Kiefer ne fut donc pas à la légère, et je concorde avec elle (aujourd’hui, et après cette visite) sur certains points mentionnés par Valentin, en termes de: « Que peut Kiefer nous offrir à présent, maintenant qu’il a atteint cette maxi-renommée et maxi-monumentalité (funéraire ?), avec le retour en boucle sur les mêmes icônes et les mêmes thématiques auxquelles Valentin fait allusion? » Si ses tableaux sont les plus monumentaux que j’aie vus (certainement par leur taille), ils sont à l’échelle du génie pictural et artisanal de Kiefer, et de la tâche qu’il se donne mytho-poétiquement parlant. Je demeure donc sur mes gardes sur ce qu’écrit Valentin dans son annonce, surtout lorsqu’il écrit que « Kiefer est un postmoderne réactionnaire, hostile aux avant-gardes et à la modernité des Lumières ». Que dirait-il de la mouvance de réhabilitation de la magie (« contre Levi-Strauss ») chez Xavier Papaïs, ou de ma sympathie envers le statut anthropologique de la superstition, notamment dans les avant-gardes performatives contemporaines ?

Je pense aussi au livre de Rafael Lopez-Pedraza, 1996 : Anselm Kiefer : The Psychology of « After the Catastrophe », livre que je dois relire, et que j’ai qualifié à l’époque comme étant peut-être le plus « sérieux » que j’aie lu – et justement parce qu’il aborde, lui aussi et frontalement, les thèmes critiques que Valentin énumère. Lopez-Pedraza a écrit l’un des livres fondateurs de Panthéâtre : Hermès et ses Enfants (Dans la Psychothérapie – sous-titre ajouté dans la traduction française.) Je l’ai bien connu ; il est venu voir et discuter mon travail à Malérargues (dans le Gard) en 1983 ; il faisait une halte en route vers Jérusalem pour le 9e Congrès International de Psychologie Analytique. Lopez-Pedraza était donc un psychothérapeute junguien, et, si l’on prend en compte le fait que C.G. Jung a été taxé d’antisémitisme, surtout en France, se congréer à Jérusalem était une forte gageure pour les junguiens. La conférence de Lopez-Pedraza a porté sur l’archétype de La Vierge, et sur la confrontation entre la virginité raciale hitlérienne et la virginité socio-culturelle juive. Il était cubain et arborait haut et fort son métissage baroque. A relire aussi, l’essai de Carl Jung qui s’intitule, en fait, « After the Catastrophe », auquel Lopez-Pedraza se réfère dans le titre de son livre sur Kiefer.

L’autre livre à revisiter est Les Trois Corbeaux / Ou la Science du Mal dans les Comptes Merveilleux, Éditions Imago, 2010, par Anne Griève, une collaboratrice assidue et intense de Panthéâtre, suite à la publication de son livre. J’ai qualifié Anna Griève de professeur de dramaturgie éthique. Elle nous a malheureusement quitté en février 2021. Elle aussi était « junguienne », mais elle fait la critique peut-être la plus perspicace du jugement porté par le jeune Jung sur Hitler : que sa thérapie pouvait être capable de transformer Hitler. Déni total d’Anna Griève dans la conclusion de son livre : le Mal Radical n’est pas transformable.

Et j’ai bien peur qu’à présent nous avons à faire à une figure similaire chez Vladimir Poutin – et qu’il faille, là aussi, lutter de façon « radicale » contre lui.

EP. Paris, le 9 mars 2022.

Note 1 : Deux livres m’ont, pour ainsi dire, donné la permission d’entreprendre un spectacle sur Hitler en 2013. Götz Aly, L’Utopie Nazie : Comment Hitler a acheté les Allemands : Le III Reich, une dictature au service du peuple. Et le livre d’Anna Griève.

Note 2 : J’étais retourné à la peinture à cette époque. Ci-joints, deux tableaux incorporant des photos prises par le photographe Richard Bruston. Lui et le pianiste Pierre-François Blanchard m’accompagnaient sur scène. Les deux tableaux ont pour titre « Les Trésors d’Ukraine », référence à la façon dont les armées de Hitler ont saccagé l’Ukraine…

Voir : vidéo de Hitler, Une étude performance. Enrique Pardo, 2013.

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English

Kiefer, Pedraza, Beuys, Putin

J’entame un article sur le peintre allemand Anselm Kiefer, sur qui j’ai déjà et souvent écrit, suite cette fois à son exposition au Grand Palais Éphémère à Paris (littéralement un Grand Palais démontable !), et à l’annonce récente de la publication d’une « évaluation critique » de son œuvre par le philosophe et critique Éric Valentin. Cette courte chronique tient lieu de promesse et préface. J’attends de lire le livre d’Éric Valentin avant de me lancer à nouveau dans des réflexions de fond sur Kiefer. Je découvre aussi que Valentin a écrit un autre livre, un peu plus ancien (et qui semble nettement plus élogieux), sur Joseph Beuys, qui fut l’un des professeurs de Kiefer (qui, lui, a pratiquement le même âge que moi…) Beuys eut un énorme impact sur mes études de Beaux Arts (trois années, dont 1968, à la Chelsea School of Art, à Londres.) Il fut l’un des « rois mages » de mon éducation artistique, avec Carlos Castaneda, Bob Dylan et aussi Gilbert and George.

Voici l’annonce du livre d’Eric Valentin aux Editions Harmattan : Anselm Kiefer / Une Évaluation Critique.

La critique est forte, et même très forte. Je suis allé voir l’exposition de Kiefer en compagnie de Linda Wise, lors de l’un des rares interludes que lui permettait son traitement en chimiothérapie. La confrontation avec Kiefer ne fut donc pas à la légère, et je concorde avec elle (aujourd’hui, et après cette visite) sur certains points mentionnés par Valentin, en termes de: « Que peut Kiefer nous offrir à présent, maintenant qu’il a atteint cette maxi-renommée et maxi-monumentalité (funéraire ?), avec le retour en boucle sur les mêmes icônes et les mêmes thématiques auxquelles Valentin fait allusion? » Si ses tableaux sont les plus monumentaux que j’aie vu (certainement par leur taille), ils sont à l’échelle du génie pictural et artisanal de Kiefer, et de la tâche qu’il se donne mytho-poétiquement parlant. Je demeure donc sur mes gardes sur ce qu’écrit Valentin dans son annonce, surtout lorsqu’il écrit que « Kiefer est un postmoderne réactionnaire, hostile aux avant-gardes et à la modernité des Lumières ». Que dirait-il de la mouvance de réhabilitation de la magie (« contre Levi-Strauss ») chez Xavier Papaïs, ou de ma sympathie envers le statut anthropologique de la superstition, notamment dans les avant-gardes performatives contemporaines ?

« Dans cet ouvrage, le talent de Kiefer n’est pas en cause. Il convient cependant d’évaluer ses œuvres, son interprétation du nazisme, son esthétique, ses choix religieux et de questionner sa fascination pour la mort. L’un de ses mérites est d’avoir interrogé l’histoire de la culture allemande et son implication le nazisme. L’importance de la poésie de Celan et Bachmann dans ses tableaux le conduit à relayer la mémoire de la Shoah. Toutefois, Kiefer est un postmoderne réactionnaire, hostile aux avant-gardes et à la modernité des Lumières. Il réhabilite un art religieux. Sa religiosité néo-romantique n’en fait pas un mystique. Elle est conservatrice, amorale et apolitique. Sa traduction de la kabbale juive est anthropomorphe et dénature la transcendance du Dieu caché juif. Sa conception de l’art, originale, est mystificatrice. Les aspects macabres de son œuvre font signe vers une secrète glorification de la mort. »

Je pense aussi au livre de Rafael Lopez-Pedraza, 1996 : Anselm Kiefer : The Psychology of « After the Catastrophe », livre que je dois relire, et que j’ai qualifié à l’époque comme étant peut-être le plus « sérieux » que j’aie lu – et justement parce qu’il aborde, lui aussi et frontalement, les thèmes critiques que Valentin énumère. Lopez-Pedraza a écrit l’un des livres fondateurs de Panthéâtre : Hermès et ses Enfants (Dans la Psychothérapie – sous-titre ajouté dans la traduction française.) Je l’ai bien connu ; il est venu voir et discuter mon travail à Malérargues (dans le Gard) en 1983 ; il faisait une halte en route vers Jérusalem pour le 9e Congrès International de Psychologie Analytique. Lopez-Pedraza était donc un psychothérapeute junguien, et, si l’on prend en compte le fait que C.G. Jung a été taxé d’antisémitisme, surtout en France, se congréer à Jérusalem était une forte gageure pour les junguiens. La conférence de Lopez-Pedraza a porté sur l’archétype de La Vierge, et sur la confrontation entre la virginité raciale hitlérienne et la virginité socio-culturelle juive. Il était cubain et arborait haut et fort son métissage baroque. A relire aussi, l’essai de Carl Jung qui s’intitule, en fait, « After the Catastrophe », auquel Lopez-Pedraza se réfère dans le titre de son livre sur Kiefer.

L’autre livre à revisiter est Les Trois Corbeaux / Ou la Science du Mal dans les Comptes Merveilleux, Éditions Imago, 2010, par Anne Griève, une collaboratrice assidue et intense de Panthéâtre, suite à la publication de son livre. J’ai qualifié Anna Griève de professeur de dramaturgie éthique. Elle nous a malheureusement quitté en février 2021. Elle aussi était « junguienne », mais elle fait la critique peut-être la plus perspicace du jugement porté par le jeune Jung sur Hitler : que sa thérapie pouvait être capable de transformer Hitler. Déni total d’Anna Griève dans la conclusion de son livre : le Mal Radical n’est pas transformable.

Et j’ai bien peur qu’à présent nous avons à faire à une figure similaire chez Vladimir Poutin – et qu’il faille, là aussi, lutter de façon « radicale » contre lui.

EP. Paris, le 9 mars 2022.

Note 1 : Deux livres m’ont, pour ainsi dire, donné la permission d’entreprendre un spectacle sur Hitler en 2013. Götz Aly, L’Utopie Nazie : Comment Hitler a acheté les Allemands : Le III Reich, une dictature au service du peuple. Et le livre d’Anna Griève.

Note 2 : J’étais retourné à la peinture à cette époque. Ci-joints, deux tableaux incorporant des photos prises par le photographe Richard Bruston. Lui et le pianiste Pierre-François Blanchard m’accompagnaient sur scène. Les deux tableaux ont pour titre « Les Trésors d’Ukraine », référence à la façon dont les armées de Hitler ont saccagé l’Ukraine…

Voir : vidéo de Hitler, Une étude performance. Enrique Pardo, 2013.

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Prolégomène à la Superstition

Ajournement du Festival 2020 Superstition
Prolégomène à 2021 (reprise d’une newsletter 04/2020)
Voir l'EDITORIAL SUPERSTITION pré-Covid19
Le Festival Mythe et Théâtre est reporté à 2021 – fin juin, début juillet. À nous tous de prendre le temps qu’il faut, de soin et, si besoin, de confinement, pour affronter et contrer la PAN-démie du coronavirus – en souhaitant que Pan ne nous fasse plus des coups de ce genre… J’ai commencé déjà à lui demander son avis – oh, humblement, car c’est bien nous, les humains, qui sommes fautifs. Deux documents en ce sens:
  1. Une vidéo- performance, et  un article sur ce blog : « Panique et Asombro ».
  2. Un cycle de conférences online fin juillet et août sur le dieu Pan.
Les présages de l’après Covid19 sont encore incertains. Il nous a bien fallu reporter le festival 2020 à 2021 – non sans regrets – mais en vous conviant aussi, et résolument, à considérer ce report comme une prolongation, un prolégomène : oui, il nous donne une année supplémentaire pour préparer ce qui s’avère être le thème le plus ardu à ce jour en termes de ce qu’il faut bien appeler, si l’on implique Pan, une pensée anthropologique mythologique, artistique et virale…

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Panic and Asombro

Video Performance & Critical Commentaries
Enrique Pardo

2002 07 Pan video
Video Performance 4’30”

FRANÇAIS & vidéo sous-titrée
ESPAÑOL & video con subtítulos
An invitation from Sara Belo to a group of artists under the title
Pandemic Vocalism, facing the CORONAVIRUS. See complete video 20'.

Online Lecture Series by Enrique Pardo on the god Pan.
July and August 2020.

Pan, Berlin Archeological Museum.

The figure of Pan is clearly of archaic and wild, even coarse origin; it is one of the few divinities of Greek mythology that maintained its animality, its zoomorphism, and a certain distance from the anthropomorphic civilization of the Greek Olympus – one feels like calling it : “humanist”. He remained half man, half goat, sometimes with the latter’s pungent smell: rustic, savage, brutal. When he was born, his mother scurried off in panic upon seeing she had given birth to a hairy creature with goat’s feet and two horns.

Note: Adjoining image used for the first Pantheatre logo: Pan with a goat’s head, looking out at his herd, a whip in his left hand.

LOGOEAR

One of the first Pantheatre logos, based on the Berlin statuette.

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Panique et ‘Asombro’

Vidéo Performance & Commentaires
Enrique Pardo

2002 07 Pan video
Vidéo Performance de 4’30”

ESPAÑOL traducción y video con subtítulos
ENGLISH translation & video with subtitles

Cette vidéo performance fait partie d’un projet conçu et réalisé par la chanteuse et vocaliste portugaise Sara Belo sous le titre de Pandemic Vocalism (voir vidéo complète, 22 min.) Les prestations sont d’un très haut niveau et incluent celles de Maria João, Andrea Pensado, Inés Terra, Paola Ribeiro, Viv Corringham, Maja Jantar, Phil Minton, et de Sara Belo elle-même.

Cycle de CONFÉRENCES online de Enrique Pardo sur le dieu Pan.
Juillet et août 2020.

Note sur le titre. Asombro est généralement traduit par émerveillement, voire stupéfaction : l’être ou l’objet qui en serait la cause serait si prodigieux que nous en serions éblouis ou stupéfaits (ou stupédifiés) par sa lumière – ou sa partie d’ombre. Nous sommes en territoire borderline.
J’ai été surpris de découvrir l’usage de asombro en portugais : le travail qui fonde la pensée archétypale consiste en grande partie à découvrir (et à se figurer) la part d’ombre d’une divinité.

Panique et Asombro

Figurine de Pan, Musée arquéolgique de Berlin.

Le dieu Pan est clairement une figure d’origine archaïque et agreste, voire rêche ; c’est aussi l’une des rares divinités de la mythologie grecque à avoir conservé son animalité, son zoomorphisme, ainsi qu’une nette distance par rapport à la civilité anthropomorphe (on a presqu’envie de dire : « humaniste ») de l’Olympe grec. Il est resté moitié homme, moitié chèvre, et il sent souvent le bouc : dominateur, sauvage et brutal. A sa naissance, sa mère a détalé (panique) quand elle s’est vue enfanter une créature poilue avec des pattes de chèvre et deux cornes.

Ci-contre : image utilisée pour le logo original de Pantheatre. Avec une tête de chèvre, mais des mains humaines. Il regarde son troupeau, avec un fouet dans la main gauche.

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Pánico y Asombro

Video Performance & Comentarios Críticos
Enrique Pardo

2002 07 Pan video
Video Performance de 4’30”

FRANÇAIS vidéo soustitrée
ENGLISH translation & video with subtitles
Invitación de Sara Belo a un conjunto de artistas bajo el titulo
Pandemic Vocalism onfrontando el CORONAVIRUS. Ver video completo 22'

Ciclo de CONFERENCIAS online de Enrique Pardo sobre el dios Pan.
Julio y agosto de 2020.

Dios Pan, Museo arqueológico de Berlín.

La figura de Pan es claramente de origen arcaica y agreste, incluso burda; es una de las pocas divinidades de la mitología griega que mantuvo su animalidad, su zoomorfismo, y una cierta distancia hacia la civilización antropomórfica (provoca decir: “humanista”) del Olimpo griego. Se mantuvo mitad hombre, mitad cabra, y, a veces, huele a chivo: rústico, salvaje, brutal. Cuando nació, su madre salió pitando (pánico) al ver que había parido una creatura peluda, con patas de cabra y dos cuernos.

Imagen usada para el logo original de Pantheatre. Con cabeza de cabra, mira a su rabaño, con un fuete en la mano izquierda.

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Shakespeare, a woman!?

A homage to Kristin Linklater

Traduction en français bientôt 

Kristin Linklater, voice and acting teacher and performer,
died June 5th 2020 in her Voice Centre and home
in the isle of Orkney, Scotland.
She was the author of two books:
Freeing the Natural Voice (1976) and
Freeing the Shakespeare Voice (1992).

The passing of Kristin is a sad loss and a hard knock: I valued her enormously and, at one point in our lives, we became excellent friends and undertook some of the most original and challenging projects I have been involved in, impelled by her intrepid generosity, and my appreciation for her charismatic integrity. We were hoping to collaborate further, but her character took her North, to Orkney, and mine, South, to the Mediterranean superstitions. It speaks for our divergent make-ups and for a special kind of attraction, including the legendary attraction of opposites. And it made for a sturdy friendship. Lire la suite

La SUPERSTICIÓN ¡Que performance!

Festival Mito y Teatro 2020

 Del 23 de junio al 5 de julio              Malerargues, Sur de Francia

Editorial
Enrique Pardo

English original
Traduction en français
Traduzione in italiano... arriva
Información sobre el Festival 2020
Historia del Festival desde 1986
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Las notas y las notas de pie de página
se desarrollarán antes y durante del festival
junto con otros artículos preparatorios.

¡Que performance!

Anubis, extracto de la imagen del festival.

En la imagen del festival, el pandemonio y la parafernalia de la superstición están bajo la custodia de Anubis, el dios chacal egipcio, guardián del paso a la muerte: una presencia divinamente alerta (¡qué orejas!). Él será el dios de la superstición para los propósitos de nuestra “¡que performance!”.  VER IMAGEN COMPLETA Lire la suite

Liddell / Castellucci

Liddell / Castellucci : Un Catafalque Avide

Angélica Liddell, Una costilla sobre la mesa - Padre.
Théâtre de la Colline, Paris, 7 février 2020

Ver versión original ESPAÑOL

Il y a un an, presque jour pour jour, j’ai écrit un article sur Angelica Liddell, dont le titre était Angélica, Atroz, Indispensable, et dans lequel j’analyse et approfondis les deux qualificatifs, atroce et indispensable, et surtout : Pourquoi est-ce que je considère Liddell comme étant « indispensable / pensable » ? J’ai aussi dit que je ne pouvais voir un de ses spectacles que tous les deux ans. Eh bien non : au bout d’un an, elle présentait une nouvelle pièce à Paris et j’y suis allé. J’avais déjà besoin de ma dose de Liddell ! Lire la suite

Liddell / Castellucci es.

Liddell / Castellucci : Un Catafalco Codicioso

Angélica Liddell, Una costilla sobre la mesa - Padre.
Théâtre de la Colline, Paris, 7 de febrero de 2020

Traduction française bientôt.

Hace un año, casi día por día, escribí un articulo sobre Angélica Liddell, cuyo título es Angélica, Atroz, Indispensable, y en el cual analizo y ahondo ambos calificativos, atroz e indispensable, y, sobre todo: ¿Porqué considero que Liddell es, para mi, “indispensable y pensable”? – como lo escribí. También dije que solo podría ir a ver un espectáculo suyo cada dos años. Pues no: vi que presentaba una nueva obra en París y fui a verla después de un año. ¡Ya necesitaba mi dosis de Liddell! Lire la suite

Un sourire philosophique

AKA… KRAKA,  Le Jeu du Protocole

Performance Concert
Écrite et jouée par Anne Ostergaard
Mise en scène par Enrique Pardo
Musique et piano : Frédéric Reynier

Création, le 30 janvier 2020  Théâtre du Tiroir, Laval, Mayenne
Cet article a été précédé d’un autre, décembre 2018, intitulé
Kraka et le Cancer - Fantasmes Artistiques et Contrats Moraux
et fait partie des réflexions sur le thème
SUPERSTITION - Performance Comprise
du Festival Mythe et Théâtre 2020
voir l’EDITORIAL
voir aussi la présentation qu'en fait La Ligue Contre Le Cancer

Anne Ostergaard     AKA… KRAKA

Dans les notes de mise en scène d’Aka… Kraka, j’écris que j’ai dirigé – et surtout affiné – le travail d’actrice d’Anne Ostergaard en base à son sourire. Je me suis rendu compte, lorsque je travaillais avec elle, que je lisais sa présence d’esprit et de ses états d’âme surtout à travers les subtilités et la luminosité, voire l’éclat de ses sourires. Anne a un sourire exceptionnel, direct et rayonnant ; c’est dans sa nature, mais aussi dans la façon qu’elle a de transférer ce sourire naturel sur scène. Le fait qu’elle soit chanteuse lyrique professionnelle y est, sans doute, pour quelque chose. L’acte de chanter, même lorsqu’il s’agit de sujets tristes, sombres, voire désespérés, comporte un optimisme inhérent de par la nature performative même du chant : le fait de chanter effectue une transmutation réflexive, qui peut (doit ?) inclure la part d’ombre humaine. Ce postulat inclusif et « transformatif » était au cœur de la philosophie vocale de Roy Hart, de ce qu’il appelait singing. Lire la suite

SUPERSTITION – Performance Comprise

Festival Mythe et Théâtre – ajourné fin juin 2021

English ORIGINAL

Traducción al ESPAÑOL

Fin juin, début juillet 2021      Malérargues, Gard – Centre Roy Hart

Éditorial

Enrique Pardo


Informations sur le Festival 2020
Historique du Festival depuis 1986

Les notes de bas de page seront développées
plus avant et pendant le festival
ainsi que d'autres articles préparatoires.

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Performance Comprise

Le sous-titre original anglais est A Performance Take
littéralement, 'une prise performance' :
la superstition prise et comprise à travers la performance.

Anubis, extrait de l’image affiche du festival

Sur l’image d’entête du festival, le capharnaüm et le bric-à-brac  de la superstition sont sous la garde d’Anubis, le dieu-chacal égyptien, gardien du passage à la mort : une présence divinement alerte. Nous en ferons le dieu de la superstition pour les besoins de notre approche : performance comprise.
VOIR  IMAGE COMPLÈTE

La superstition a été dédaignée et mise au ban par la pensée occidentale « sérieuse », et ce, depuis quelques siècles[1], un exil qui est mis en question par les ethnographes et les artistes contemporains, qui voient dans cet anathème un filtre colonial de plus à ôter de nos convictions anthropologiques et de nos croyances religieuses. Lire la suite

SUPERSTITION – A Performance Take

2020   Myth and Theatre Festival

 June 23 to July 5              Malérargues, Southern France

Editorial

Enrique Pardo

 
Traduction en français
Traducción al español
Traduzione in italiano... arriva

Information on the 2020 Festival
History of the Festival since 1986
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Notes and footnotes will be developed further 
prior to and during the festival
along with other preparatory articles.

A performance take

Anubis, extract from festival image.

In the festival image, the paraphernalia and pandemonium of superstition is guarded by Anubis, the Egyptian jackal god, guardian of the passage to death: a divinely alert presence (what ears!). He will be the god of superstition for the purposes of our “performance take”.      SEE FULL IMAGE

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Grito, Plomo y Desplomo : Chile

Traduction française pdf
Cri, Plomb, Effondrement
(en espagnol "desplomo" est l'opposé d'aplomb)

Chile 2019

La insurrección en Chile contra el gobierno de Sebastián Piñera a sorprendido a muchos por su fuerza, tenacidad y amplitud. Annie Murath, amiguísima chilena y presidenta de Pantheatre Chile, la describió, en una carta reciente (25/10/2019) a sus amigos, como teniendo la “fuerza de un volcán”.

Tardé en contestarle; tuve que “incubar” mi respuesta; y fue algo así como tener fiebre en los huesos. Lire la suite

Une Grenade Psy

Grenade de et par Véronique Taconet
Mise en scène par Linda Wise

Présenté le 21 juin 2019 à Malérargues, Centre Roy Hart
Dans le cadre du Festival Mythe et Théâtre 2019

Grenade est un bijou théâtral, conçu, écrit et joué par Véronique Taconet, mis en scène par Linda Wise. Je pourrais dire que j’ai ‘adoré’ cette performance, et que j’aurais pu garder égoïstement pour moi le plaisir qu’il m’a procuré. J’ai opté pour partager par écrit mon appréciation à la fois sensuelle et intellectuelle pour ce que j’ai qualifié de «Bijou Psy», et rendre explicite cette appréciation en la mettant notamment en rapport avec l’intérêt que je porte en ce moment envers « Les Politiques de la Spiritualité ». Je cite là le titre d’un article de J. Brent Crosson[1], anthropologue américain, spécialiste de la diaspora africaine dans les Caraïbes – et qui écrit notamment sur le statut politique de ce qu’on appelle la superstition et les spiritualités non-religieuses. S’il s’agit donc, avec Grenade, d’un bijou théâtral, c’est aussi parce qu’il ouvre des perspectives en tant que bijou psy. (Il était aussi, dans sa simplicité, ‘techniquement’ parfait – dans le plus bel esprit d’un Théâtre Pauvre.)

[1] J. Brent Crosson, professeur d’Anthropologie et Religious Studies à l’Université du Texas à Austin. LIEN

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Estampe / Estompe

Mazel b
Musiques des âmes du monde
Concert
Ruth Benarroch
Accompagnée à l’accordéon par Maxime Perrin.
Le 24 août 2019, à Malérargues, Centre Roy Hart.

L’ESTAMPE

Photo archive – Ruth Bennaroch

J’appelle Ruth Bennaroch La Reine Séfarade, et j’ai beaucoup de compliments à lui faire au niveau de ‘l’estampe’. Être une reine séfarade en est déjà un, et de taille ! Une magnifique estampe. Une estampe, techniquement, c’est une impression à partir d’une gravure prototype : un transfert sur papier d’une image gravée sur cuivre – ou sur d’autres supports, comme la lithographie, sur pierre (une forme moins pointue et acide – plus estompée, justement). Par extension, une estampe est aussi une image, prise au sens large d’une figure-type, typée souvent jusqu’à l’allégorie, et généralement à la fine allure – ou riche et fleurie, comme c’est le cas avec Ruth Benarroch. L’art européen de la fin du 19e a connu un engouement particulier pour les images estampes (les Préraphaélites en Angleterre, les Néo-Classiques en France, appelés méchamment Pompiers…) Ruth Benarroch est une estampe incarnée : une reine, et non plus une princesse. Matisse l’aurait prise comme modèle d’odalisque – et Picasso l’aurait suivi de près.

Matisse Odalisque

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Méchant Carton Plein

Le Rêve d’une Danse

Photo Didier Monge

de et par Hélène Larrodé
mise en scène de Linda Wise

Représentation donnée le 9 août
2019, au Centre Roy Hart (Gard)

 

 

 

Prélude

Mon père avait un avocat, non pas véreux, mais venimeux. Et laid. On l’appelait le singe électrique (el mono eléctrico) tant il avait de tics (à la Sarkozy). Par contre, il était toujours impeccablement surhabillé, surparfumé et surgominé. Je pense qu’il était amoureux de ma mère et qu’elle l’avait envoyé promener. C’est une histoire à la Othello (à la Iago, surtout) mais post-mortem, car mon père est mort à quarante-six ans d’une terrible cirrhose – après vingt ans de whisky ! L’avocat s’est débrouillé pour lui faire signer un divorce peu avant sa mort, en plein coma, laissant ma mère sans héritage ni soutien financier. Cet avocat gérait aussi une autre obsession de mon père, (qu’il repose en paix : il est parti trop tôt pour que puisse être son ami…). Son autre obsession, c’était l’évasion fiscale. Les sociétés off-shore (Panama déjà). Ma sœur et moi n’étions pas dupes et traînions les pieds pour aller signer les papiers de l’héritage après sa mort. L’avocat a vite compris pourquoi, bien sûr : ce divorce. Sans un mot, il a fait déposer un énorme tas de cartons devant l’appartement de ma sœur, bloquant le palier, avec tous les dossiers. (Voir le post scriptum, pour une réflexion sur ce prélude.)

J’ai eu aussi un peu l’impression d’avoir déchargé plein de cartons chez Linda Wise, en discutant avec elle sur Le Rêve d’une Danse. Des cartons contenant des dossiers sur la performance donnée la veille à Malérargues. C’était la quatrième version que je voyais.

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LUCK LEXICON

Vers un  LEXICON  opératif et spéculatif

Et APERITIF pour le Festival Mythe et Théâtre  : 18 juin 2019.

ENGLISH : Towards an operative and speculative LEXICON (below)
ESPAÑOL : Hacia un LEXICON operativo y especulativo
(traducción muy pronto)

Voir aussi L'EDITORIAL et INFORMATION sur le FESTIVAL
(inscriptions ou participation partielle possibles)
Nous contacter texto +33 7 70 55 22 56 ou email
NOTES : MARAUDAGES et VADROUILLES

Les mots du lexique sont en rouge (ou bleu, si avec liens).

Proposition de construire un lexique autour de LUCK, un lexique à la fois opératif, qui accompagne le travail expérimental en laboratoire, et spéculatif, pour que les termes, leurs définitions et origines deviennent des catalyseurs créatifs. Un lexique, un glossaire, voire parfois un mode d’emploi ou même (peut-être surtout) un grimoire. Je compare d’ailleurs souvent les laboratoires (un terme qui nous vient de l’alchimie) à des séances de spiritisme : le théâtre comme travail de présence, oui, mais surtout de « présence d’esprits », au pluriel. Par ailleurs, une fausse étymologie est souvent bien plus créative qu’une ‘vraie’, qui peut boucher les horizons par manque d’ouverture d’esprit. Les étymologies douteuses font partie, d’ailleurs, des fonctionnements de LUCK, comme la découverte de la pénicilline par Alexandre Fleming en 1928 : un coup de LUCK bien suivi. Nous y reviendrons avec la notion de sérendipité mais surtout, à présent, de méchanceté : que préférez-vous, une mauvaise bonne fortune, ou une bonne mauvaise fortune ? Lire la suite

LUCK – L’EDITORIAL

Festival Mythe & Théâtre 2019

ENGLISH, (below)    ESPAÑOL (debajo)

du 18 au 30 juin 2019
Malérargues, Centre Roy Hart, dans le Gard
INFORMATION pratique, inscription, participation
Autres articles préalables, dont
Kraka et le Cancer - sur une des performances qui sera
présentée lors du festival.

Tout le monde connaît ce petit mot : LUCK. Il a été inventé, semble-t-il, par des magiciens celtes-germaniques, et a été ignoblement manipulé par la publicité des cigarettes Lucky Strike. Dans la perspective que nous voulons lui attribuer, LUCK vient à être un mot-talisman qui peut ouvrir les portails de deux notions fondamentales dans les arts de la performance : la magie et le chamanisme. Roberte Hamayon, la grande dame émérite du chamanisme à la Sorbonne, a redonné son prestige à la chance lorsqu’elle a raillé un étudiant en doctorat qui pataugeait dans ses définitions du chamanisme. Elle a tranché : « Tu es chaman tant que dure ta chance. »

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La Espírita Santa

Pogüerful

Ver también   Sinopsis y Notas de Dirección

Traduction française en cours
English translation soon

Pogüerful es una obra concebida y escrita por Bibiana Monje,
adaptación dramatúrgica y puesta en escena con Enrique Pardo.
Se presentaron dos pre-estrenos en Las Palmas de Gran Canarias
el 12 y 13 de abril de 2019 donde se vislumbró por primeara vez a
La Espírita Santa.
Es la segunda colaboración entre ellos – la segunda folie à deux :
locura a dos. La primera se titulaba LACURA.

Pogüerful : https://www.bibianamonje.com/pogueerful
Artículo sobre LACURA, Emotional Pornography (en inglés)

Hay, en Pogüerful, una figura que llamamos La Polaca, actuada por Lucía Camo, y que viene a ser La Espírita Santa de la obra. Guapa, rubia, flaca, alta (sobre todo con los patines puestos), con pinta sexy de guaripolera, de tipo dominatrix implacable, y que lleva como máscara una regadera de aluminio que le da aires de angel-rinócero diabólico. Una guaripolera es a una chica bonita que lidera los desfiles pseudo-militares de chicas bonitas, haciendo malabares con un bastón de guerra: el warpole – de ahí, guaripola, la bastonera.

Lucia CAMO    La Espírita Santa

Guaripoleras

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Tema & Meta – El Anagrama Pogüerful

Pogüerful

  1.   Sinopsis
  2.   Notas de Dirección
  3.   Notas después del Pre-EstrEno
Pogüerful es una obra concebida y escrita por Bibiana Monje,
adaptación dramatúrgica y puesta en escena con Enrique Pardo.
Se presentaron dos pre-estrenos en Las Palmas de Gran Canarias
el 12 y 13 de abril de 2019. Es la segunda colaboración entre
ellos – la segunda folie à deux: locura a dos. La primera se
titulaba LACURA.
Pogüerful : https://www.bibianamonje.com/pogueerful

Artículo sobre LACURA, Emotional Pornography (en inglés)

1 – Sinopsis

Sinopsis de Bibiana : « Tras el intento fallido de invocar las fuerzas sobrenaturales en un patio de butacas, una joven autora con ansias esotéricas, consigue parar el tiempo y abrir, por error, una brecha en la realidad, dejando escapar la absurda consciencia del equipo y los espectadores.  Resultado: ‘Magia potagia’ »

Sinopsis de Enrique :  « ¿Que es lo que pasó en Guatemala? El hecho es que, con sus antecedentes familiares en Canarias, pero también en California (el abuelo Castañeda, autor del Don Juan del Peyote, y su padre, el aventurero y mala bestia, Indiana Jones), Lire la suite

Done Elvire / Dom Juan

Compte-rendu et réflexions sur une scène de Laboratoire
autour d’un extrait du Dom Juan de Molière.
Dimanche 24 février 2019
Laboratoire de Théâtre Chorégraphique
direction Enrique Pardo

S’il y a bien une cerise sur le gâteau dans les montages des laboratoires de théâtre chorégraphique, c’est l’inclusion du travail de texte – du travail de performance avec texte : il s’agit de parler un texte, de le faire parler, de le laisser parler, de le dire et de le contredire, de le citer et de le réciter, de lui donner voix, de le laisser trouver sa propre voix (sa voie), d’entendre ce qu’il a à dire, de lui donner la parole, de détecter sa diction et de réveiller ses contre-dictions. Et faire tout cela hic et nunc : ici et maintenant, c’est-à-dire dans un contexte donné, trouvé, en improvisation dans la réalité du moment, dans l’esprit et avec le génie du lieu. « Si tu trouves ta place, tu trouves ta voix », maxime fondamentale du travail, devient ici : « Si tu trouves ta place, tu trouveras quelle voix ‘prêter’ au texte, et comment ‘placer’ cette voix ». Lire la suite

Angélica, Atroz, Indispensable

Traduction française pdf - article  sur le spectacle d'Angélica Liddell
The Scarlet Letter, à partir du roman de Hawthorne. 

English translation, in the making - on Angelica Liddell's performance
of Hawthorne's The Scarlet Letter

Reflexiones críticas entorno al espectáculo The Scarlet Letter, de Angélica Liddell, Théâtre de la Colline, París, enero de 2019, basado en el libro de Nathaniel Hawthorne, y asociaciones críticas con obras recientes de Romeo Castellucci, entre las cuales Le Voile Noir du Pasteur, 2011, basada en el mismo libro de Hawthorne, La Letra Escarlata.

ETIMOLOGIA

Tengo un diccionario etimológico favorito; es chileno, y esto es lo que dice sobre el adjetivo atroz:   « El adjetivo atroz, viene del latín atrox, atrocis, con el mismo significado. Pero atrox es un derivado de otro adjetivo, ater, atra, atrum, que en realidad designa simplemente el color negro mate (frente a niger, nigra, nigrum, que es negro brillante). Pero ater se asoció al color del humo negro (que frente al humo blanco de hogueras habituales acompaña a las quemas destructivas de diferentes productos que no son la paja o la madera, y de productos orgánicos, como cadáveres incluso), a la tiniebla sin luz y a toda forma de negrura sombría, y es por eso que acaba asociado a lo funesto, luctuoso, sombrío, terrible y anunciador de posibles males.
Atroz es un adjetivo con sufijo de fuerte tendencia (-oz), de modo que es un intensivo, de ahí su sentido de especialmente terrible, funesto, horripilante, y cruel incluso hasta lo inhumano. »

Sí, encontré el espectáculo de Angélica Liddell atroz pero en acuerdo con esta etimología. Lire la suite

Hello again, Zarathoustra

Séminaire originellement intitulé
Nietzsche et la Franc Maçonnerie
Autour du livre Philosophie de l'Initiation
de Bruno Pinchard
avec l'inclusion du livre de Peter Kingsley
Catafalque : Carl Jung and the End of Humanity.
 
RENSEIGNEMENTS et INSCRIPTION

Originellement, ce séminaire en deux séances allait être dédié au livre de Bruno Pinchard, Philosophie de L’Initiation, dont j’avais fait le Livre de l’Année 2018, mais sans avoir pu en partager les raisons jusqu’ici. Vous trouverez ci-dessous la présentation originelle du séminaire, puis ensuite sa mise à jour avec l’inclusion de l’impact du livre de Peter Kingsley : Catafalque : Carl Jung and the End of Humanity.

Le livre de Bruno Pinchard, d’abord. Je compte l’aborder à travers le thème: Nietzsche et la Franc-Maçonnerie, et je nous invite à étudier particulièrement le chapitre intitulé Ainsi parlait Zarathoustra / aux francs-maçons. Télécharger copie PDF

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Jung, Kingsley, Faulkner

rb nautis

Le Libre Rouge, Nautis, dessin de C.G.Jung

Carl Gustav Jung (1875 – 1961) est mentionné en premier dans le titre de cet article, par respect. Faulkner (1897 – 1962, un peu plus jeune), en dernier ; mais il serait « le premier grand romancier de l’inconscient ». Peter Kingsley, entre les deux : il vient de publier un nouveau livre (en deux volumes) intitulé : Catafalque : Carl Jung and the End of Humanity (Catafalque : Carl Jung et la Fin de l’Humanité). Les titres des livres de Kingsley sont en général de belles provocations, comme l’est aussi le ton qu’il adopte souvent dans ses écrits. Les universitaires peuvent être mesquins et compétitifs dans leurs critiques, mais qu’est-ce que Kingsley leur facilite la tâche ! D’un point de vue artistique, le mien, en marge des obligations académiques, mais allant souvent piller les travaux des universitaires, les provocations de Kingsley sont des appels d’air frais. Après tout, provoquer, c’est, étymologiquement pro voce : faire ressortir des voix, susciter l’inspiration, la pensée. Le respect dû à Jung est une autre affaire, que je dépose comme une gerbe de fleurs sur le pont-levis de sa tour médiévale à Bollingen, au bord du lac de Zurich. (Le pont-levis est une figure de l’esprit, bien sûr.) Lire la suite

Kraka et le Cancer

“Fantasmes Artistiques et Contrats Moraux”
Article #1

 

Cet article inaugure un cycle autour de projets de création dans le cadre de Panthéâtre, et issus du Laboratoire de Théâtre Chorégraphique que je dirige à Paris. Certains sont déjà en montage, d’autres en gestation ou work in progress, et d’autres sont encore, et peut-être le resteront un bon moment, à l’état de rêveries actives. L’esprit du travail reste la performance et donc le passage à l’acte avec, éventuellement, une réalisation artistique. Les projets sont nés, presque tous, d’un travail d’expérimentation et d’apprentissage en laboratoire, et d’études culturelles ; ce sont des mises en œuvre « alchimiques » dont la configuration, ainsi que l’ambition, dépend de chaque artiste ou équipe.

J’utilise, depuis quelques années, une expression empruntée à la psychiatrique pour décrire la procédure créative proposée : Folie à Deux. C’est une modalité de dialogue entre un artiste et moi-même comme directeur artistique, et donc comme partie prenante de la « folie » créatrice. La plupart du temps il s’agit d’un solo, parfois d’une petite équipe. En général ce sont des personnes qui ont travaillé la voix avec Linda Wise et suivi des cours de performance vocale avec elle et/ou avec moi, mais surtout, qui ont participé au laboratoire que je dirige à Paris.

Dans les articles de cette série je souhaite commenter en particulier la déontologie du « contrat moral », dont les références sont surtout psychanalytiques, et notamment les processus de transfert et de contretransfert, et plus généralement de ce qu’on nomme les rapports de suggestion ou, et je préfère : d’inspiration (où la suggestion joue aussi un rôle important). Je dis souvent que j’ai fait une grande partie de mon éducation artistique à travers des dialogues avec des psychanalystes, notamment avec et dans l’entourage de l’écrivain et psychanalyste James Hillman – décédé en 2011, ami et président honoraire de Panthéâtre. Lire la suite

Luxury Travelling – Inside the Wild Heart

A review of Inside the Wild Heart, an immersive performance
directed by Linda Wise, based on the life and work of
Clarice Lispector (1920, Ukraine - 1977, Rio de Janeiro), Brasil’s most renowned woman-writer.
It opened on October 19 2018 in New York and is being
presented in a state of the art STREAMING version,
NOV 27th to DEC 20th 2020
BOOKING & INFORMATION NOT TO BE MISSED

The project was conceived and produced by Andressa Furletti and Debora Ballardini – directors of Group.BR, a Brazilian theatre company based in New York. Both are militant admirers of Clarice Lispector, and chose an array of texts from her collected works. They also envisioned the performance project as “immersive”, and chose the location. And, very important, both wanted to act in the piece, among a cast of twelve or so performers. This is obviously a complex equation and, I must say from the outset, having seen it three times, a great artistic and team achievement, a total success if only on those counts, and I hope lots of people get to see it since it is likely to be a unique experience. Lire la suite