Le Rêve d’une Danse

Photo Didier Monge
de et par Hélène Larrodé
mise en scène de Linda Wise
Représentation donnée le 9 août 2019, au Centre Roy Hart (Gard)
Prélude
Mon père avait un avocat, non pas véreux, mais venimeux. Et laid. On l’appelait le singe électrique (el mono eléctrico) tant il avait de tics (à la Sarkozy). Par contre, il était toujours impeccablement surhabillé, surparfumé et surgominé. Je pense qu’il était amoureux de ma mère et qu’elle l’avait envoyé promener. C’est une histoire à la Othello (à la Iago, surtout) mais post-mortem, car mon père est mort à quarante-six ans d’une terrible cirrhose – après vingt ans de whisky ! L’avocat s’est débrouillé pour lui faire signer un divorce peu avant sa mort, en plein coma, laissant ma mère sans héritage ni soutien financier. Cet avocat gérait aussi une autre obsession de mon père, (qu’il repose en paix : il est parti trop tôt pour que puisse être son ami…). Son autre obsession, c’était l’évasion fiscale. Les sociétés off-shore (Panama déjà). Ma sœur et moi n’étions pas dupes et traînions les pieds pour aller signer les papiers de l’héritage après sa mort. L’avocat a vite compris pourquoi, bien sûr : ce divorce. Sans un mot, il a fait déposer un énorme tas de cartons devant l’appartement de ma sœur, bloquant le palier, avec tous les dossiers. (Voir le post scriptum, pour une réflexion sur ce prélude.)
J’ai eu aussi un peu l’impression d’avoir déchargé plein de cartons chez Linda Wise, en discutant avec elle sur Le Rêve d’une Danse. Des cartons contenant des dossiers sur la performance donnée la veille à Malérargues. C’était la quatrième version que je voyais.